Le sujet est fourni par le roman Triptyque de l'infamie de Pablo Montoya, auteur colombien expatrié en Europe. Les protagonistes sont trois artistes du vieux continent travaillant au siècle de la conquête. Et les points de vue changent, soudain ce n'est plus l'autre qui est l'objet de nos « découvertes », mais nous-mêmes et notre façon de regarder. Et l'art se retrouve sur le banc des accusés, et pas seulement en tant que témoin. Parmi les œuvres au centre de la performance, 17 gravures décrivent la dévastation des soi-disant Antilles et le génocide qui s'y déroule, sans que l'artiste, Théodore de Bry, en soit le témoin direct. Quelle est l'efficacité de l'art entre réalité et représentation ? Et que signifie témoigner ? Quel est le rôle de l'artiste lorsqu'il est directement ou indirectement témoin d'un génocide ?